Diriger dans une période incertaine : retrouver la justesse plutôt que le contrôle

Quand le sol se dérobe, le réflexe est de vouloir tenir plus fort.

Il s’agit d’un réflexe humain.

C’est souvent le réflexe naturel des dirigeants dans les périodes de turbulence : contrôler davantage, multiplier les scénarios, verrouiller les décisions.

Mais face à l’incertitude, celle des marchés, des équipes, ou des trajectoires personnelles, cette posture de maîtrise absolue devient vite épuisante.
Le dirigeant se retrouve à porter seul une exigence de clarté que plus rien ne lui permet d’avoir.

Or, dans ces contextes mouvants, le contrôle n’est plus une force. Il est une dépense d’énergie.

L’incertitude comme espace de discernement

Diriger dans l’incertitude ne signifie pas renoncer à décider.

Elle peut signifier d’apprendre à voir autrement.

La posture de discernement ne cherche pas à supprimer l’ambiguïté, mais à composer avec elle.
Elle repose sur une qualité d’écoute intérieure et relationnelle : celle qui permet de capter ce qui change, de sentir les signaux faibles, et de décider sans précipitation.

Le dirigeant lucide n’attend pas d’être certain. Il apprend plutôt à être juste avant d’être certain.

Ce que le coaching apporte dans ces moments-là

Dans un accompagnement de dirigeant, les périodes d’incertitude ne sont jamais des “pannes de performance”.
Elles sont des espaces de bascule : des moments où la pensée doit se réinventer, où la confiance se redéfinit, où le leadership devient moins démonstratif et plus incarné.

Le coaching offre alors un espace rare :
– où le doute peut être exprimé sans fragiliser la légitimité,
– où la complexité peut être explorée sans devoir être immédiatement résolue,
– où l’on peut retrouver une cohérence intérieure avant d’agir à nouveau.

C’est souvent là que naît un autre rapport à la direction, plus sobre, plus ajusté, plus vivant.

De la maîtrise à la présence

L’époque valorise la vitesse, la réactivité, la performance continue. Mais les dirigeants que j’accompagne le savent : dans un monde saturé d’incertitudes, la vraie compétence devient la présence.

La présence à soi, aux autres, aux signaux faibles du réel.
C’est cette qualité d’attention qui permet d’agir sans s’agiter, de décider sans s’épuiser, et d’inspirer la confiance sans la surjouer.

Dans les temps incertains, le vrai courage n’est pas de tout savoir.

C’est de continuer à voir clair sans voir loin.

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Assumer sa singularité dans un monde professionnel normé : un enjeu de leadership